Nouveautés : juin - décembre 2024
Poésie
L'Hors vert
Un étouffant bitume,
Aplatie cheminée,
Façonne nos habitudes
De fourmis échaudées…
Et que l’arbre est rare,
Oasis de vie sans fleurs,
Au milieu d’un brouillard
D’insectes travailleurs…
Les cloportes des villes
Nourris de goudron fumant
Ne bougent pas d’un cil
Quand le vert est absent…
Les journées minérales
Ont la tristesse du gris…
Désertant le végétal,
Les fourmis payent le prix…
En nuit
Nuit en berne
Etoiles sombres
Tout me berne
Derrière l'ombre...
Noir divin
Doux malheur
Même les saints
Jouent et pleurent...
En hiver
Aucun sens
Plus de clair
Des souffrances...
Sans soleil
La lumière
De mon ciel
Désespère...
Etre arbre
Il avait les bras ouverts,
Des cadeaux en pendant ifs…
Tout habillé de vert,
Ses longs jours étaient passifs…
Reposant sur un grand tronc,
Il dominait ses congénères…
Epousant chaque saison,
Il respirait les courants d’air…
Ses racines étaient lointaines,
Un être qui bravait les siècles…
C’est à partir d’une petite graine
Qu’il a forgé son intellect…
Ami des insectes et des bêtes,
Il les accueille et les rassure…
Et se dressant sur sa crête,
Il prie l’eau, la terre, l’azur…
Feuilles rouges
Feuilles rouges
De l'automne,
Le temps bouge,
Les gens grognent...
Le froid sort,
Maison tiède,
Maman dort
Sous le plaid...
La pluie file
Sur le toit,
Rien ne brille,
Pâle comas...
Vient la neige,
Perles blanches,
Florilège,
C'est dimanche...
Zéphyr
Les zéphyrs
De la joie
Vont partir
Sur les toits...
Vie futile,
Vents tempête,
L'air est vil
Dans nos têtes...
Alizées
Du bon temps,
Délaissés
Par l'enfant...
Bise ou brise
De la ville,
Grandes crises,
Pauvre bile...
Feu du soir
Feu d'un soir
Au salon,
De l'espoir
Nous cherchons...
La chaleur
Tourne en rond
Dans les coeurs,
Sur les fronts...
Mais l'hiver,
En saison,
Souffle un air
Froid et long...
Résister
Aux démons,
Profiter
Des tisons...
Les fourmis dansent
Les fourmis dansent,
La vie extrême,
Souris en transe,
Des gens qui s'aiment...
Rêver le monde,
La terre, la mer,
Sans heurts, sans bombes,
En vent arrière...
Toujours l'été
En robe à fleurs,
Bannir l'hiver
En tous les coeurs...
Vient le soleil
Et sa musique,
Un temps de veille,
Instants magiques...
Contemporanéité
Peur sur la ville,
Quand prolifèrent
Des gens débiles
Là pour défaire…
Epoque ardue,
Les mots, les coups
Ont accouru,
Plaisir des fous…
Drogue ou violence,
Tous les cinglés
Mènent la danse,
L’appât comblé…
Quand l’incivil
Joue les gros bras,
Pas de mobile,
Juste un combat…
Le ballon de rouge
Quand le ballon rouge baisse,
L’horizon qui se bouche cesse.
Moiteur des soirées de fête
Où le soleil salue bien
Quelques convives de Sète
Buvant jusqu’à la fin…
Vin d’honneur en Bretagne,
Le soleil pâle est couchant…
Là-bas dans la campagne
Meurent les vapeurs d’Ouessant…
Les soirées cannoises
N’oublient jamais le soleil…
Ciel rosé, peu de cervoise,
Les yeux hagards vers l’Estérel…
Les rayons du ciel basque
Lèchent des verres d’apéro…
Les dernières frasques
Enjoignent un retour vers l’eau…
Du rêve
Dans les chauds méandres
De la Terre oblongue,
Dorment les cendres
De nos vastes songes…
Un magma englobe
Les rêves évanouis
Qui, noyés dans l’aube,
Poussent un dernier cri…
Naviguent en eaux troubles
Des formes et l’esprit …
Des histoires si lourdes
Plongeant dans l’oubli…
Tendant vers le noir,
Les désirs enfouis
Regagnent le soir,
Le cœur qui rougit…
Le héron
Lorsque passent les hérons gris,
Le ciel s'encombre d'incompris...
Vouloir planer mais à quel prix,
Hésiter à sortir de son nid...
Quand le mépris touche l'oubli,
Le héron fuit, le héron crie,
Le silence gît après minuit,
Le calme revient auprès du lit...
Songes faits de couleurs ternies,
Envol des lourdeurs de l'esprit,
Le héron retombe et se replie...
Face à un air qui se pétrifie...
Pourquoi donc le démon surgit
Quand le héron à nouveau sourit ?
Les ailes sont flétries
Mais le moteur rugit...
Chef errant
Hésitations d'un pouvoir aux abois,
La république suspendue à un fil...
Nommer un chef à l'infime droit,
Personne se bouscule dans la file...
La Castets a des penchants trop rouges,
Le Bertrand est un profil tout mou,
Mélenchon voudrait que ça bouge,
Le Karim ne vaudrait en fait pas un clou...
Entre errements et temporisation,
La France est empêchée de vivre...
Provisoirement en otage en prison,
Elle attend de trouver sa vraie rive...
Coalitions de pacotille,
Une équation sans solution...
Fuir cela ou finir en vrille,
C'est tout le cœur des discussions...
Hivernage
Froideur des matins sans lumière,
La neige tombant sur les arbres nus…
La bise embrasse le fond de l’air,
Le Nord se glisse aux coins des rues…
Nu comme un chêne en hiver,
Les branches plongées dans le coma,
Les racines figées dans une rude terre,
Glacé, je me tiens droit et là…
La brume a créé un vaste désert
Où il n’y a plus ni germes ni cris…
Le port et l’allure restent fiers,
Mais au-dedans le cœur est flétri…
Plongée dans nos troubles affaires,
Le froid nous ramène au zéro…
La vie n’est jamais loin derrière,
Prête à s’extraire de son humble repos…
Vent de campagne
Le vent se détourne
Des pics et des bosses…
On a beau être sourds,
Le souffle éveille les roses…
Saveur de pivoine poivré…
Dans l’air, quelques mouches…
Le parfum est un peu passé
Quand la pluie se fait douche…
Les hortensias frétillent
Au rythme des gouttes,
Mais ne bougent pas d’un cil,
La foudre inondant la voûte…
Le vent se lève, le vent disperse
Tous les frêles brins de nature…
Emportés jusqu’à la liesse,
Ils ne veulent que devenir grands…
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