Poésies

Près de  1200 poèmes écrits à ce jour (©  E. de Lavergnolle)...  

En voici quelques-uns (difficile de les sélectionner !)...

Évaluation: 4.6666666666667 étoiles
24 votes

Ni queue ni tête

 

Des larmes de croqu’Odile,

Des cheveux en bas taillent,

Une bouche encore et en cœur,

L’œil qui cligne ou qui frise…

 

Les mots jouent et déjouent

Nos schémas neuronaux…

Ecrire autrement

Et créer d’autres lumières…

 

Se tenir droit, commun I,

Avoir l’oseille aux aguets,

S’enfuir en quatre-quatre,

Pour voir le monde en peinture…

 

Poésie, quand tu t’y mets,

Le monde perd de son sens,

Mais il gagne en splendeur :

Beauté d’un Univers sans l’sens…

 

Visions

 

Mais où est ma Joconde,

Joyau de tous nos mondes ?

Quelque part sur Terre,

Elle habite mes prières…

 

Les heures blondes

Pleuvent et abondent,

Parfums de miel et d’hier,

Bouffées d’atmosphère…

 

Le vent d’une bombe

Tremble comme une onde,

Sorte de doux tonnerre

Soufflant sur le désert…

 

L’instant d’une seconde

S’est posée la colombe,

Friandise lunaire,

Envol imaginaire…

 

Un atome en automne

 

Quiétude monotone,

Le blues de l’automne,

Quand le réveil sonne,

Le jour nous assomme…

 

Le cœur sous la pluie,

Les feuilles rabougries,

Nous plongent dans un gris

Teinté par l’ennui…

 

Le ciel souillé tonne,

Au loin l’eau qui grogne,

Tout petit est l’homme,

Haut comme un atome…

 

Tel le point du i

Dressé sur l’oubli,

L’homme pleure et subit

Le temps du dépit…


Dérives

 

Dans les déserts

Sans vertical,

Le poids de l’air,

Voie capitale…

 

Les vents dérivent

Dans les coulisses…

Le courant ivre

Tournoie et glisse…

 

Les cerveaux planent,

Les idées volent…

Feu de havane,

Parfums d’alcool…

 

Les mots se perdent

En tourbillon…

Tout est ouvert :

La déraison…

 


Musulmane

 

Des yeux percent le voile,

Découvrant un fond de lumière…

Le tissu léger se lève,

Brûlé par mon ardent regard…

 

Le minaret de ma passion

Soulève des mystères ;

Des litanies racontent

L’amour fort qui m’envoûte…

 

Les rondeurs se font plus nues,

Le foulard se retire,

L’oripeau de ma flamme

Attise le feu de nos peaux…

 

Le rouge se mêle à l’ocre,

Les oranges veillent au-dessus,

Un alizé entre par la fenêtre,

Insufflant un air tendre de moiteur…

Mélovie

 

Les heures sombres,

Mots ou ombres

Visent les tombes

Comme des bombes…

 

Une lumière

Parcourt les airs,

Anime mes nerfs,

Réveil tonnerre…

 

Mon âme divague,

L’esprit est vague,

D’énormes vagues,

Un ciel maussade…

 

Puis l’embellie

Joue sur l’oubli,

Le cœur occis,

La joue rougit…

 


Dur éveil

 

Rayon d’soleil,

Le teint est blême…

Mauvais réveil,

Amour ou haine…

 

Une étincelle,

Un café crème…

Venue du ciel,

Un matin terne…

 

Vie de bohème,

Ouvrir ses ailes…

Loin des problèmes,

Pousse la graine…

 

Le désir sème

Dans nos sommeils

Des gènes qui mènent

Jusqu’aux merveilles…


Vent du sud

 

Souffles du vent du sud…

Les épices et les aromes volent

Sur nos cœurs en solitude,

Allumant ici ou là quelques fumeroles…

 

Les voiles et les arabesques

Les sourires et les folles illusions

Dansent sur des rythmes mauresques,

Qui font oublier au soleil l’horizon…

 

Les parfums de poivre et d’agrume

Qui ravivent mon âme vagabonde

Laissent alors entrevoir une forme brune

Sculptant en moi le meilleur des mondes…

 

La beauté des courbes de l’orient

Glisse sur mes pensées électriques…

Et sur le bord de mes espoirs latents

Flotte une silhouette idyllique…

 

Irradiation

 

Etendu sous le ciel,

Idées et bras en croix,

Les rayons forment un toit

Echappé du soleil…

 

Le sable chaud frissonne,

Mon corps fume et digère

Les vapeurs, l’atmosphère

Rafraichis par la mer…

 

Les nuages ronds laiteux

Dessinent des ombrelles

Dans un espace immortel

Où n’existe que le bleu…

 

Le vent des aimantes effluves

M’endort alors au rythme sourd

Des vagues et du creux ce jour,

M’humectant d’un zest de plénitude.

 


Cœurs de Paris

 

Paris boulot,

Ambiance cardio…

Quartiers, bistrots,

Constant tempo…

 

Paris bat fort

Du sud au nord…

Artères dehors,

La vie encore…

 

Sous le décor,

Public transport…

 

Voies ou vaisseaux,

Vibrant réseau,

Pouls du métro,

Des cœurs solos…

 

Soleil

 

L’esprit en rêves,

Le soleil vient,

Je te vénère,

Boule du matin…

 

Un bouton d’or

Glisse dans le ciel…

Fuyant le Nord,

Etend ses ailes…

 

Un rayon vert surgit

Sur le fil de l’horizon,

Comme un diamant qui luit,

En s’unissant au ciel blond…

 

Soleil, ton halo écarlate

Nous salue tous les soirs…

Lovés dans nos pénates,

Face à nous, le plus beau phare…


Froid espoir

 

Les longues plaines

De poudre et de neige,

La blanche traîne

D’un glaçant cortège

 

Givrent mon âme

D’une larme monotone,

Eteignent ma flamme

D’une main qui frissonne.

 

Les pentes de mon cœur

Tendent vers le nord,

La fleur de mes heures

Reste mon seul trésor…

 

Le faîte de mon corps

A caressé l’Eden,

Mais quoi de mieux encore

Qu’une lueur terrienne…

 

Facettes du i

 

Un point sur un i

Qui lévite

Qui crépite

Tel un feu de vie

Au sommet d’une bougie…

 

Comme un cri

Qui s’oublie

Le i gite

Prend la fuite

Du bruit l’ennemi…

 

Petit grain de riz

Proche de l’unique

Le i s’invite

Dans les guérites

Il regarde, droit et fixe…

 

Stalagmite

Dans la caverne du lexique

Jamais à demi

Le i mérite

Un fameux prix

Son point qui le sertit…


Saints nuages

 

Du ciel à la terre,

Des nuages qui volent…

Dans notre atmosphère

Blanches auréoles…

 

Le plafond lacté

Des nuées d’en-haut

Nourrit les contrées

De désir et d’eau…

 

Teintes d’ombres claires,

La palette des cieux

Dessine dans l’air

Les lettres des dieux…

 

Et les gouttes muettes

Entourées de bleu

Imprègnent nos têtes

D’un parfum venteux…

 

Naturel

 

L’été vole

Bas

L’oiseau chante

Haut

 

L’arbre pousse

L’herbe glisse

Folle

 

Le vent tourne

Froid

La lune dort

Blonde

 

Les mots sonnent

Beaux

Le monde danse

Libre

 


God save the Queen

 

Un grand malheur

Secoue les âmes

Parmi les fleurs

De Buckingham

 

Les anglais pleurent

Le chapeau bas,

Tenues couleurs

Et petits pas

 

Le ciel affleure

Derrière ce deuil

Louanges et chœurs

La larme à l’œil…

 

La reine se meurt

Et Charles accourt

Quand il est l’heure

Un roi, un jour…

 

Décor pastel

 

Vent d’écume

Sur sable blanc,

Rayons pâles

Et peu de gens…

 

La brise lèche

Les vagues frêles,

Sur la grève

Ondoie le ciel…

 

Le silence

Se noie au loin,

Comme se perdent

Les embruns…

 

Nonchalance

D’un matin clair

Où résonnent

L’air et la mer…

 


Tour d’ivoire

 

Chasser le temps qui passe,

Le filet haut, les idées basses…

Cueillir les instants qui lassent,

Et ne rien attirer dans sa nasse…

 

Le souffle des vents chauds

Allume des rêves verticaux…

La nuit me rattrape au lasso,

Me plongeant dans de troubles eaux…

 

La plage s’étend plus loin que jamais,

Le gris s’est approché de près…

Je me perds dans ce décor sans apprêt,

Puis je me terre en mon intime palais…

 

Les jours sont courts, les idées fusent.

L’espace est clos, le temps m’amuse…

En haut d’une tour, il y a ma muse,

Ame blanche qui me perfuse…

 

Clair-obscur

 

Le temps long puis l’instant blond,

Tunnel sans fin et lueur jaune…

De l’or comme grand horizon,

Il fait noir au cœur du cyclone…

 

Décor sombre d’une vie pâle,

Des baisers qui éclairent les cœurs…

Au bout d’un affectif dédale,

Une bougie conduit au bonheur…

 

L’obscur recherche la lumière,

Des pensées tristes pour une étoile…

L’éclair se dessine dans les airs

Quand l’orage dépose son voile…

 

Course effrénée dans le désert,

Nuit noire sur parterre vierge,

Au loin déambulent les zèbres,

Mélange de cendre et de neige…

 


La Terre est une blonde

 

La Terre est une blonde,

Jolies courbes, le regard libre…

La Terre est une ronde,

Pas de danse, à l’équilibre…

 

La Terre est comme une onde,

Vagues lasses, marées basses…

La Terre toujours féconde

Nous chérit, nous enlace…

 

La Terre, belle vagabonde,

Bijou de l’Univers…

La Terre, silhouette oblongue,

Nue sous un ciel solaire…

 

La Terre, une colombe

Au rameau solidaire,

S’envole autour du monde,

Vêtue d’air et de vert…

 

En optimiste

 

Un trapèze blanc

Vole sur l’azur

Embruns, vive allure

Sur la cime du vent…

 

En quête d’horizon

Le cheveu léger

Et les yeux levés

Un ange défie les fonds…

 

Une terre apparaît

Sables du lointain

Le plus beau dessin

Qui devient projet…

 

Le trésor est là

Montagne de mûres

Petite aventure

Loin de l’ici-bas…

 


Chambres avec vue

 

Sous les toits de Paris,

Les amoureux s’envolent,

Le corps là, l’âme qui rit,

Et les cœurs hors du sol…

 

Les refrains des mansardes

S’élèvent dans les cieux,

Le bon temps s’y attarde

L’espace est dans leurs yeux…

 

Les ondes attractives

Offrent des mélopées…

Les mots des amants vivent

A l’ombre des greniers…

 

Sous les nids faits d’amour,

Les murs de la raison

Hissent des chambres sur cour

Où logent les passions…

 

Vert-tige

 

De grands saules-pleureurs chantent

L’amour de l’instant éphémère…

Quelques abeilles butinantes

Offrent aux fleurs des jours prospères…

 

Les rossignols bruissent et attisent le ciel,

Choristes de la vie qui s’élève…

Les tiges vertes ouvrent leurs ailes

Nourries par une chaude sève…

 

L’homme croît aussi, avant de croire…

Ebloui par des rêves, des délires,

Il fuit l’ici-bas et ses amarres

Pour des vertiges qui l’attirent…

 

L’homme sème la foi et récolte le divin

Afin de déflorer le fond de l’azur…

Mais sachons que c’est en cultivant son jardin

Que nous atteindrons la plus haute droiture…


Covid, vie vide

 

Les yeux penchés sur ma tasse,

Je rumine les mois qui passent…

Alentours, les rideaux sont fermés…

Seul dans ma courte éternité…

 

Au loin, quelques femmes jacassent,

Mais le silence a envahi ma nasse…

Pourquoi manger, pourquoi travailler

Quand l’horizon se trouve à mes pieds ?

 

Progressivement je perds la trace

Des beaux déjeuners en terrasse,

Des concerts, du vent ou des musées…

Ne reste que des bribes d’humanité…

 

Café froid, le temps lasse…

Devant je vois l’impasse,

Un peu plus loin des policiers,

Limites de ma liberté…

 

Les cris des cormorans

 

Les cris des cormorans

Essaiment sur la digue

Des mélodies d’antan

Ou plutôt quelques bribes…

 

Le grand ciel nous dévoile

Des voix pures invisibles…

En-deçà des blancs voiles,

Parlent les esprits libres…

 

J’entends le cri des oiseaux

Qui susurrent à l’oreille

Des chants doux, de bons mots,

Reflets d’un espace qui nous veille…

 

Les oiseaux meurent on ne sait où,

Leurs voix s’envolant vers l’ailleurs…

Mais les échos des aigles, des coucous

Gisent là, dans nos refrains intérieurs…


Au ciel

 

Les nuées blanches

Parsèment le ciel…

Traînent des franges

Un peu rebelles…

 

Le bleu s’efface

Sous le diktat…

De larges traces

Le rendent bleuâtre…

 

Les linceuls blancs

Des cieux, des tombes

Font des vivants

Des êtres sombres…

 

Une échappée

Vers le soleil

Montrent les clés

De l’éternel…

 

Eclats de mer

 

L’azur se dresse

Parmi les eaux,

Tel une fresque

Soufflant le chaud

 

Un goéland

Perçant le bleu,

Le trait est blanc

En bas des cieux

 

Sous le zénith,

Le soleil glisse,

Quelques pépites

D’or améthyste

 

Des perles jaunes

Colorent la voûte,

Un goût de rhum,

Céleste goutte…

 


Grand déballage

 

Déversement de mots,

Le passé vient dans le présent,

Derrière les paroles, les mots,

Sur la table, dires et boniments…

 

Au sein du noir, une lueur,

La langue s’est déroulée,

Un soleil se lève sur la torpeur,

Un ciel bas recouvrant les pieds…

 

La tête au-dessus de l’eau,

Les idées démêlées,

Les cheveux sans chapeau,

Discussions le cœur bé…

 

Quand le langage défile,

La pensée s’en échappe :

Rendre la mauvaise bile,

Respirer… L’air pur se happe…

 

Moon story

 

Couché sur la lune,

Les idées pâles, l’esprit en berne,

Mes rêves s’allument

Au-dessus du matin terne…

 

Les couleurs de la Terre

Brillent dans ma nuit,

Ravivées par le bain de lumière

Sur lequel j’ai fait mon nid…

 

Là, sur mon lit argenté,

Le corps léger, les pensées courtes,

Mon âme est balancée

Par la céleste voûte…

 

Des rêves défilent

Sur les crêtes de cire

Comme si c’était un film,

Histoires de mondes, histoire ivres…

 


L’appel de la sirène

 

Quand le vent souffle et siffle

Au milieu des récifs,

Le chant de la sirène

S’engouffre dans ma peine…

 

Je noie dans l’horizon

Mes rêves en sable blond,

Au loin une voilure

Emporte mes blessures…

 

Le murmure des marées

A tapissé mes pieds,

L’eau des fosses profondes

Sur mon corps vagabonde…

 

Je louvoie, je dérive

Pour gagner l’autre rive…

La sirène m’accueille :

Ses écailles mes écueils…

 

Comme d’habitude

 

Un lit froid,

Lendemain,

Sous mes draps,

Le matin…

 

Les yeux clos,

L’oreille dure,

Il est tôt,

Couverture…

 

Un peu d’eau,

Confiture,

Pas un mot,

Vide-ordure…

 

Jour en trop,

Deux chaussures,

Mal au dos,

Faible allure…

 

Le métro,

Coin obscur,

Au boulot,

Mes quatre murs…


Un point, c'est tout

 

Une virgule blonde,

Un phrasé soyeux,

Une milliseconde,

Le plaisir des yeux…

 

Pure exclamation,

L’air est en suspens…

Moments de fusion

Qui arrêtent le temps…

 

Interrogations,

Et l’esprit divague…

Le rêve est passion

Et le futur vague…

 

Au bout de la phrase,

L’appétit est vain…

La plus belle extase

Est là dans le point…

 

Pluie parisienne

 

Les lueurs pâles

D’un jeudi gris

Ouvrent le bal

D’un jour de pluie…

 

Les nuages pleurent,

Les gouttes tombent,

La peine affleure,

Eaux vagabondes…


Sous le ciel noir

Des âmes blanches,

Les uns s’égarent,

Les autres flanchent…

 

Et quand survient

Une éclaircie,

Sort l’écrivain,

Paris revit…

 


Quand l’Art éclot

 

Sous les matins

Du soleil mort,

La lumière vient,

Le ciel adore…

 

Le bleu affleure,

De l’est voilé,

L’horizon pleure

La nuit lésée…

 

Les étoiles meurent

Sous les heures claires,

Nouveau bonheur,

L’avenir en vert…

 

Les herbes courent,

Des oiseaux parlent,

Aussi l’Amour,

Et puis vient l’Art…

Notre-Dame en feu

Ma petite pierre à l'édifice...

 

Notre-Dame

Legs des ans

Proie des flammes

Tristement

 

Siège des âmes

Ta pierre dure

Le bois fane

Face obscure

 

Sous le drame

La croix règne

Chaudes larmes

Flèche en berne

 

Belle dame

Faite de foi

Ton saint charme

Renaîtra


Période glacière

 

Les alizées du grand Nord,

Le cœur noir et l’air bien dense,

Soufflent sur mon blême corps

Un froid sec aux parfums rances…

 

Pris dans ce mauvais transport,

Je subis de front l’offense...

Le tronc plie mais l’arbre est fort,

Modelé dans la malchance…

 

La pluie a couvert le sort

De longs pleurs et d’aberrance…

Au-dedans vit le dehors,

Et partout règne la distance…

 

Epuisé, je vais, je dors

Au milieu de la béance…

Guetter alors les aurores,

Vains espoirs de délivrance…

 

Au fil de l’eau

 

Un ruisseau s’éveille, en bleu et argent,

Emmenant avec lui les traces de l’hiver

Issues de l’en-haut et des matins tout blancs,

Son but est nourrir les pousses maraichères…

 

Tout au long du fil de la rivière,

Des herbes, des oiseaux et des cailloux volent,

Bercés par l’onde fraîche et printanière

Qui serpente et court, heureuse et folle…

 

Bain de jouvence pour les grenouilles,

Elles plongent, elles sautent, l’esprit au vert…

La vague est vive, et elles se mouillent,

Tout en savourant les parfums des airs…

 

Des branches aux bourgeons neufs chatouillent

Le haut des flots, les rochers beiges,

Pendant que quelques feuilles en vadrouille

Jouent avec le clapot des eaux de doux arpèges…

 


Carton jaune

 

Jeune, dans la faune

Des gilets jaunes…

Les râles tonnent,

La rue qui grogne…

 

Fou, dans la foule

Ardente et soûle…

Pastis qui coule,

Paris qui croule…

 

Gueux, dans le feu

D’un vilain jeu…

Montagnes de pneus,

Nuages bleus…

 

Chèvre dans la fièvre

Toujours sans trêve…

Le marche ou crève

N’est qu’un vieux rêve…

Une faim de mouette

 

Une mouette

Non muette,

Fluette,

 

Qui rit,

Qui crie

L’envie

 

D’un ver

De terre,

Prospère…

 

Si cher

Dessert,

Parterre…

 

Loin l’eau,

L’oiseau

Badaud

 

Béquette,

Caquette…

C’est chouette !